Écrivaine, poétesse, figure atypique et marginale, Nella Nobili a partagé sa vie entre la France et l'Italie. Née à Bologne en 1926, elle est, dès l'âge de quatorze ans, confrontée au monde de travail : souffleuse de verre d'abord, aide-soignante hospitalière durant la guerre, chef d'entreprise dans l'artisanat (fabrique de boutons de manchette)... Nella Nobili commence très jeune à écrire de la poésie, et dès 1949 un recueil de ses poèmes intitulé Poesie est publié à Rome (Tosi & Danzi). Elle devient alors célèbre comme écrivaine et poétesse, elle est remarquée par la critique littéraire et pressentie pour plusieurs prix de poésie.

Ce parcours fera aussi d'elle une représentante de la littérature ouvriériste, reconnue et soutenue par Michel Ragon (I quaderni della fabbrica, ébauche inédite de quelques poèmes au crayon,1948 ; La jeune fille à l'usine, 1978). Fréquentant après la Seconde guerre mondiale les groupes antifascistes, elle côtoiera peintres et écrivains tels que Renata Vigano, Enrico Berlinguer, Sibilla Aleramo et Giorgio Morandi qui seront les lecteurs de ses premiers poèmes. En 1949, elle part vivre à Rome et commence la rédaction de son premier journal ; le second, Bloc-notes, débutera à son arrivée à Paris en 1953. Elle rédige ses premiers poèmes en français dans les années 1960. Viendront ensuite Le Sommeil de la raison engendre des monstres (théâtre, 1970), Les femmes et l'amour homosexuel (avec Edith Zha, 1979), Histoire d'amour (prose,1980). Son œuvre poétique est publiée en France dans Poèmes (édition bilingue, dirigée par Marie-Josée Tramuta,  Cahiers de l'Hôtel Gallifet, 2017), suivie en Italie par une édition de ses poèmes présentés par la poétesse Maria-Grazia Calandrone sous le titre Ho camminato nel mondo con l'anima aperta (Solferino, 2018).

Nella Nobili a mis fin à ses jours en 1985, à l'âge de 59 ans.

Fonds entré en 2012.

Le fonds contient les manuscrits de son œuvre (périodes italienne et française), de la presse, de la correspondance (Giorgio Morandi, Michel Ragon, Bernard Noël, Simone de Beauvoir, Claire Etcherelli, Henry Thomas...), de l'iconographie (photos personnelles, photos de la collection de boutons de manchette).