En octobre 1945, Pierre Ponty (né en août 1917), Jean Rouch (1917-2004) et Jean Sauvy (né en avril 1916) se retrouvent à Paris. Issus tous trois de la même promotion de l'École des ponts et chaussées, ils ont en 1942-1943 exercé leur métier d'ingénieur en Afrique noire. Une correspondance régulière les rapproche alors que chacun se trouve éloigné des deux autres dans le vaste empire colonial français. Lors d'une brève rencontre à Bamako, ils font le serment de descendre le fleuve Niger en pirogue une fois la paix revenue. Après avoir terminé la guerre en Europe sous l'uniforme français, ils se lancent dans de brefs préparatifs et, dès l'année 1946, reviennent en Afrique à Niamey puis aux sources du fleuve Niger. Un long voyage de 4200 km commence vers Bamako, Tombouctou, Niamey, Onisha... Les trois hommes enquêtent et tournent des films sur des pratiques encore peu connues en Europe, écrivent de nombreux articles pour l'agence France Presse. Leur retour à Paris donne lieu à une série de conférences et de projections remarquées. Puis Pierre Ponty et Jean Sauvy retrouvent leur métier d'ingénieur. Jean Rouch, lui, commence alors une carrière d'ethnologue et de réalisateur de films d'"ethnofiction", genre dont il est le créateur.

Ensemble de documents entré en 2011.

Pierre Ponty et Jean Sauvy ont déposé un ensemble de photographies, les "pelures"d'articles envoyés par les trois à l'agence France-Presse sous le pseudonyme de Jean Pierjant, les fragments d'un journal de bord, des fiches recensant des proverbes peuls, des cartes géographiques, des tapuscrits divers, le synopsis de films, la correspondance adressée aux familles, des textes de conférences accompagnés d'affichettes et d'imprimés...

Bordereau d'accusé de réception (2011).