Né à Lodz (Pologne russe) en 1893, Jerzy Waldemar Jarocinski, dit Waldemar-George, poursuivit à Paris des études à la faculté des lettres tout en s'initiant au métier de journaliste à Paris-Journal. Son engagement volontaire dans l'armée française en 1914 lui permit d'obtenir la naturalisation. Époux de Claude Lavalley, fille du peintre Louis Lavalley, il se lia à ce que l'on appelle la première École de Paris et rédigea de très nombreuses monographies sur Ingres, Picasso, Matisse, Utrillo, Gris, Léger, Gromaire, Maillol, Despiau, Gimond, Adam. Il compte parmi les premiers critiques d'art à avoir parlé d'artistes tels que Chagall ou Soutine et de nombreux autres originaires de l'est de l'Europe. Dans ses essais tels que La Peinture italienne et le destin d'un art, L'Humanisme et l'idée de patrie, Vers un nouvel humanisme, Réfutation de Bernard Berenson, L'Esthétique de Hegel, Waldemar-George élabora sa conception d'un art "néo-humaniste". Organisateur d'expositions, il fut également un revuiste accompli, collaborant notamment à L'Amour de l'art, Formes, La Renaissance, L'Art et les Artistes, Beaux-Arts...

Après le décès de Waldemar-George en 1970, ses archives et ce qui restait de sa bibliothèque personnelle ont été dispersées. Ne restaient dans les mains de ses ayants droit qu'un petit nombre de pièces anciennes (un passeport russe, quelques photographies...). Le petit-fils du critique d'art tente depuis, avec un succès certain, de reconstituer ces archives en rachetant tout ce qu'il peut retrouver chez des libraires ou des brocanteurs. Le fonds Waldemar-George est pour l'essentiel constitué par ces rachats. Ces archives ne concernent, exclusivement ou presque, que la période 1944-1970. Les archives professionnelles des années antérieures ont disparu durant l'Occupation.

Fonds déposé par l'ayant droit en 2001.

A l'exception de rares pièces (un passeport russe, quelques coupures de presse, quelques catalogues et essais), le fonds concerne les activités de Waldemar-George après 1944. On y trouve des carnets de notes et les brouillons de ses principaux essais, ceux de ses très nombreux articles destinés aux revues, à la grande presse ou à des catalogues d'exposition, un important dossier de presse et quelques photographies. La correspondance est surtout professionnelle. La bibliothèque personnelle du critique d'art comprend un grand nombre d'imprimés (dépliants, catalogues, essais, fascicules de revues).

Paulhan, Jean

Waldemar-George, critique d'art. Cinq portraits pour un siècle paradoxal / Yves Chevrefils Desbiolles. Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. "Critique d'art", 2016.