Né en 1910, Mikel Dufrenne a d'abord été l'élève d'Alain au lycée Henri IV avant d'intégrer l'École normale supérieure. Il est agrégé de philosophie en 1932 puis, après la guerre, docteur ès-lettres : sa thèse, intitulée Phénoménologie de l'expérience esthétique, sera publiée en 1953. Il enseigne à l'Université de Poitiers de 1955 à 1964, puis à celle de Nanterre de 1964 à 1974, où il crée le département de philosophie et fait venir Paul Ricœur, compagnon de captivité en Allemagne. Son approche s'apparente à une philosophie de la nature et du sujet caractérisée par une attention constante portée à la sociologie et, de manière générale, au politique. Mikel Dufrenne collabore aux pages culturelles de Combat entre 1949 et 1955. Avec Étienne Souriau puis Olivier Revault d'Allonnes, il dirige la Revue d'esthétique de 1960 à 1994. Son œuvre comprend une quinzaine d'ouvrages dont Karl Jaspers et la philosophie de l'existence (en collaboration avec Paul Ricœur, 1947), Le Poétique (1963), Esthétique et philosophie (3 volumes en 1967, 1976 et 1981), Pour l'homme (1968) ou Subversion, perversion (1977). Réputé pour la qualité de son enseignement, il séjourne dans de nombreux pays entre 1965 et 1988. Il meurt en 1995.

Fonds entré en 2009, accroissement en 2018.

Le fonds contient certains manuscrits de son œuvre, des notes de travail et de préparation de cours ainsi que des quelques lettres de personnalités telles que Alain, Georges Bernanos, Émile Bréhier, Gilles Deleuze, Karl Jaspers, Georges Canguilhem ou Claude Levi-Strauss. L'ensemble comporte également quelques documents biographiques en lien avec sa scolarité, des photographies, des cahiers de sa mère et de la correspondance avec son père.

Fonds Le Seuil.

Hommage à Mikel Dufrenne / In Revue d'esthétique, nouvelle série, n° 21.

Mikel Dufrenne : la vie, l'amour, la terre / In Revue d'esthétique, n° 30, 1996.