
Maldiney, Henri (1912-2013)
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Cote :
923MLD/1 - 923MLD/260
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Date(s) :
1946-2003
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Description physique :
258 boîtes d'archives, 2 boîtes d'archives sonores et, 2 boîtes d'imprimés (cotes: MLD/BE/1 ; MLD/BP/1)
Importance matérielle : 31,9 ml
- Producteur de l'archive : Maldiney, Henri (1912-2013)
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Biographie ou historique :
Philosophe, professeur agrégé, détaché de l'enseignement secondaire à l'École des hautes études de Gand de 1945 à 1955, puis chargé de cours puis professeur à la faculté des Lettres de Lyon jusqu'à sa retraite, en 1980, Henri Maldiney est l'un des représentants majeurs de la phénoménologie en France.
Né à Meursault (Côte d'Or) en 1912, il a effectué sa scolarité primaire dans différentes écoles rurales entre Ain, Haute-Saône et Doubs, puis il a fréquenté le lycée à Besançon, en tant que boursier. Il réussit le baccalauréat, option philosophie et obtient le prix d'excellence de la classe de philosophie du lycée Victor Hugo de Besançon. Il est ensuite étudiant en khâgne au lycée du Parc à Lyon de 1930 à 1932, au lycée Lakanal de Sceaux en 1932-1933. Il est alors admis à l'École Normale Supérieure, rue d'Ulm, où il suit notamment l'enseignement de Léon Brunschvicg. Il a pour répétiteur Jean Cavaillès puis Maurice Merleau-Ponty. Ses maîtres en philosophie sont alors Platon, Descartes, Kant et les postkantiens (Fichte, Schelling, Hegel).
Ayant échoué à l'agrégation, il a accompli son service militaire en 1937 chez les Chasseurs Alpins ; il a été admis à l'école d'officier de Saint-Maixent. Il réussit l'agrégation en 1938 et il est nommé professeur de philosophie à Briançon. En 1939, il est rappelé dans les armées avec le grade de lieutenant. Prisonnier en Oflag de 1940 au mois d'avril 1945, Henri Maldiney a participé aux activités culturelles des camps, prononcé des conférences, donné des cours de philosophie aux candidats à l'agrégation. Il lit Nietzsche et sans doute d'autres philosophes allemands modernes, Schopenhauer, Husserl, peut-être Heidegger. Il prononce plusieurs conférences sur le thème d'un christianisme d'inspiration nietzschéenne. À la différence de Cavaillès et de Merleau-Ponty, Maldiney n'a jamais rompu ouvertement avec l'institution catholique toute sa jeunesse, il a été un interlocuteur d'Henri de Lubac ; simplement, à partir des années lyonnaises, son appartenance au catholicisme a relevé de la plus stricte intimité et comme de son moi le plus secret. « L'indifférence en matière religieuse » lui était impossible : il était, en profondeur, kierkegaardien.
Par l'intermédiaire de Pierre-Henri Simon, qu'il a connu en Oflag, il a été chargé de cours à l'École des hautes études de Gand (octobre 1945), où il a exercé pendant dix ans, années décisives pour son orientation intellectuelle. Dès 1947, il était allé à la rencontre de Tal Coat au « Château Noir » près d'Aix-en-Provence, autrefois rendez-vous de Cézanne.
C'est également durant la période gantoise que le psychiatre Jacques Schotte, dès le début auditeur de ses conférences, lui a fait connaître le fondateur de la Daseinsanalyse, Ludwig Binswanger (Zürich) et son proche collaborateur, Roland Kuhn. À la suite de ces contacts, Henri Maldiney s'est engagé résolument sur la voie de la phénoménologie selon l'inflexion de l'ontologie heideggérienne, tout en la nourrissant de la phénoménologie de Husserl, de la lecture de la Phénoménologie de l'Esprit de Hegel, d'une inlassable relecture de la sagesse grecque archaïque (Anaximandre, Parménide, Héraclite), de Platon, de Descartes, de Kant et de Schelling. Au temps de sa maturité lyonnaise, sa méditation sur le Moi puisera dans la Schicksalsanalyse de Szondi d'autres aliments. Au moment où deux de ses étudiants lyonnais favorisaient la publication d'un premier ouvrage, un recueil d'articles, Regard Parole Espace (l'Age d'homme, Lausanne, 1973) Henri Maldiney n'avait écrit, apparemment, que quelques articles. En réalité, il s'était adonné à une activité scripturaire dès les années de l'ÉNS. A partir de 1973, il publiera à intervalles réguliers des ouvrages dont la folie, la peinture, la poésie, en philosophie, la pensée de l'être sont les domaines arpentés, la présence le motif central. Disparu en 2013 à l'âge de 101 ans, Henri Maldiney aura vu naître, un an avant sa mort, le grand projet de rééditions de ses Œuvres Philosophiques aux éditions du Cerf, avec une préface générale de Jean-Louis Chrétien. Sept volumes ont déjà vu le jour dans cette série. L'Association Internationale Henri Maldiney, chargée de la gestion des droits, poursuit le travail de valorisation de cette œuvre, anime un site et publie une revue annuelle, L'Ouvert , consacrés à l'œuvre du philosophe.
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Modalités d'entrée :
Fonds entré en 2018.
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Présentation du contenu :
Les archives d'Henri Maldiney comprennent l'ensemble de ses manuscrits d'ouvrages et d'articles, de ses notes de cours et séminaires et des textes inédits auxquels s'ajoutent un grand nombre de dossiers de travail. Son ample correspondance témoigne de ses échanges avec des philosophes, des poètes et des artistes. Un petit ensemble de documents biographiques ainsi qu'une bibliothèque d'étude réunissant ses publications en volume et en revue complètent le fonds.
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Condition(s) d'accès :
Communicable (sauf mention contraire.)
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Bibliographie :
- Site de l'Association internationale Henri Maldiney : https://www.henri-maldiney.org/la-revue-louvert
- « Maldiney, Henri », L'Archicube , n° 15 bis, février 2014, p. 99.
- Jean-Louis Chrétien, « L'œuvre philosophique d'Henri Maldiney : à découvrir d'urgence ! », émission Canal Académie, 23 décembre 2012 :
- Organisme : Institut Mémoires de l'édition contemporaine (IMEC)