Gérard Guégan, né le 20 juillet 1940 à Marseille, fonde en janvier 1960 une première revue de poésie et de cinéma, Subjectif, sous la forme d'un bulletin ronéotypé tiré à 100 exemplaires et qui ne connaîtra qu'un seul numéro, mais dont la qualité attire l'attention du comité de réaction de la revue Action poétique, si bien qu'en mars 1960 les membres de Subjectif se voient attribuer une quinzaine de pages à la fin du numéro 9 regroupées sous le titre de Contre-Champ. Les contraintes d'une parution trimestrielle poussent Gérard Guégan (et Jean-Pierre Léonardini, Bernard Stora, Henri Dumolié) à s'émanciper et à transformer Contre-Champ en revue autonome qui paraîtra de 1961 à 1963. Parallèlement, Gérard Guégan travaille comme journaliste à La Marseillaise, puis à l'Humanité, aux Lettres Françaises où Louis Aragon lui donne carte blanche, ainsi qu'aux Cahiers du Cinéma du temps où Jacques Rivette en était le rédacteur en chef. Gérard Guégan y croise et y noue des liens d'amitié avec, entre autres, Jean-André Fieschi, Jean Eustache et Jean-Luc Godard.

En novembre 1967, il fait la connaissance de Gérard Lebovici, l'homme fort du cinéma français, avec lequel il crée en 1969 les Éditions Champ Libre. Cinq ans plus tard, il publie son premier roman, La Rage au cœur que saluent Bertrand Poirot-Delpech, Jean-Paul Aron, Louis Nucéra, etc. et qui lui vaut d'être invité par Bernard Pivot à la télévision, grâce à quoi il sera ensuite engagé comme acteur principal d'un film de Raoul Sangla, La Croisée. Peu après, en réaction à l'influence grandissante de Guy Debord sur Lebovici, Gérard Guégan, Alain Le Saux, Raphaël Sorin, Jean-Yves Guiomar démissionnent de Champ Libre.

À l'instigation de l'éditeur Jean-Claude Fasquelle, Gérard Guégan ressuscite les Éditions du Sagittaire en compagnie d'Alain Le Saux, Raphaël Sorin, Annie Le Brun et Olivier Cohen. Par la suite, associé à Sorin, il anime sur France Culture une émission d'histoire littéraire, « Revues et corrigées ». En 1978, il relance aussi Subjectif, désormais au centre de l'agitation culturelle. Cette création survient peu de temps avant la fin du Sagittaire en mars 1979, au terme de 72 titres publiés. Gérard Guégan s'éloigne, à l'été 1979, du milieu littéraire malgré la proposition de Grasset de lui allouer la direction d'une collection « subjective ». Il se consacre désormais à l'écriture de romans, d'essais, de scénarios, et devient chroniqueur aux Nouvelles Littéraires, au Matin de Paris, à L'Événement du Jeudi, puis à Sud-Ouest Dimanche. Entre 1990 et 2000 il fait aussi fonction de rewriter au Canard Enchaîné. Cependant, de 1997 à 2000 il crée et anime la collection « Révolutions » chez Actes Sud/Babel.

Pseudonymes : Gérard Angueu, Eugène Caron, Yann Cloarec, Yves Le Braz, Stéphane Vincentanne, Philippe Carella et Freddie Lafargue.

Fonds entré en 2019.

Les activités de créateur de revues, d'éditeur et d'écrivain de Gérard Guégan sont si riches d'archives variées (manuscrits, notes de travail, correspondances) que l'auteur lui-même a pu entreprendre plusieurs ouvrages autobiographiques à partir de ses propres documents, qu'il a partiellement classés au fil du temps et recomposés en dossiers de travail commentés. La création audiovisuelle est également bien représentée dans le fonds, avec la présence de nombreux scénarios ou de synopsis d'émissions culturelles pour la télévision ou la radio. 

Fonds Raphaël Sorin ; Fonds Kra / Le Sagittaire ; Fonds Grasset et Fasquelle

Voir aussi : la liste des œuvres de l'auteur Gérard Guégan,

Voir aussi : la liste des ouvrages édités par Gérard Guégan aux éditions Champ Libre, Le Sagittaire, Actes Sud...

Voir aussi : le catalogue de la bibliothèque,

- Entretien avec Éric Dussert, Le Matricule des Anges, mai 2006.