La poésie de Christophe Tarkos (1963-2004) s'inscrit dans le projet général de vivifier et de défendre la langue française : " Je suis un poète qui défend la langue française contre sa dégénérescence, je suis un poète qui sauve sa langue, en la faisant travailler, en la faisant vivre, en la...
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La poésie de Christophe Tarkos (1963-2004) s'inscrit dans le projet général de vivifier et de défendre la langue française : " Je suis un poète qui défend la langue française contre sa dégénérescence, je suis un poète qui sauve sa langue, en la faisant travailler, en la faisant vivre, en la faisant bouger. " Moins attachée au contenu ou au message d'un texte qu'à sa puissance prosodique et à l'énergie de sa profération, son œuvre poétique s'apparente à un acte de déconstruction. Dans la filiation de Gertrude Stein, de Gil J. Wolman ou de Samuel Beckett, il a travaillé sur la matière même de la langue et a imposé une voix radicale dans le paysage de la poésie française. Ses premiers textes ont été publiés aux éditions Al Dante (Oui en 1996, La Cage et L'Argent en 1999, et les trois tomes de Ma langue en 2000). En 1999, paraît Signe =, aux éditions P.O.L., livre dans lequel Christophe Tarkos a forgé le concept de "pâte-mot", substance fluide que l'on construit ou déconstruit à la manière d'une pâte à modeler ; suivront Pan en 2000, et Anachronisme en 2001, chez le même éditeur. Auteur, mais aussi performeur-improvisateur de sa poésie, il a multiplié les interventions publiques (notamment au Centre Pompidou) et les lectures radiophoniques sur France Culture. Créateur des revues RR puis Poèzie Prolétèr, avec Katalin Molnàr, il a également travaillé en collaboration avec Charles Pennequin, Vincent Tholomé et Nathalie Quintane à l'élaboration de la "poésie faciale", "poésie tout en surface, qui glisse sur le langage et n'a plus d'autre fond que la surface des mots". De leurs réflexions naîtra l'unique numéro de Facial dont l'influence sera cependant très nette dans la poésie actuelle.