Philosophe, d'abord assistant à la Sorbonne de Georges Canguilhem, de Paul Ricœur et de Jean Wahl, Jacques Derrida consacra ses premiers travaux à l'œuvre de Husserl, dont il traduisit et présenta L'Origine de la géométrie (1962). C'est au début des années soixante, au cœur du structuralisme...
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Philosophe, d'abord assistant à la Sorbonne de Georges Canguilhem, de Paul Ricœur et de Jean Wahl, Jacques Derrida consacra ses premiers travaux à l'œuvre de Husserl, dont il traduisit et présenta L'Origine de la géométrie (1962). C'est au début des années soixante, au cœur du structuralisme triomphant, qu'il initia une pensée dite de la « déconstruction » qui privilégie, dans la trame du langage, les mouvements d'écarts et de « différences » et fait éclater la logique même du signe. L'ensemble de ses recherches s'appuie sur la lecture d'Artaud, de Bataille, de Levinas ou de Blanchot, et la publication de L'Écriture et la Différence (articles réunis dans la collection « Tel Quel » en 1967) marqua le début d'un renouveau de l'interprétation critique qui s'imposa avec De la grammatologie (1967), La Dissémination (1972) et Marges de la philosophie (1972). La richesse des concepts et des figures auxquels s'attache la pensée derridienne a fait de son œuvre l'une des plus denses et profuses de sa génération (citons, parmi une importante bibliographie, La Vérité en peinture, 1978, La Carte postale, 1980, Heidegger et la question, 1987, Du droit à la philosophie, 1990, ou encore De l'hospitalité, 1997, Tourner les mots, 2000, Chaque fois unique, la fin du monde, 2003). En participant à la fondation du Parlement international des écrivains, à la création du Greph (Groupe de recherches sur l'enseignement de la philosophie) ou encore à celle du Collège international de philosophie, Jacques Derrida n'a cessé en outre d'associer sa démarche philosophique à une réflexion sur l'enseignement de la philosophie et sur l'engagement politique.