Poète, romancier, dramaturge et metteur en scène algérien, Kateb Yacine (Kateb est son patronyme, qu'il a toujours placé avant son prénom) fut très tôt partagé entre son attachement à la culture française et ses convictions de militant nationaliste. Alors qu'il faisait ses débuts dans le...
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Poète, romancier, dramaturge et metteur en scène algérien, Kateb Yacine (Kateb est son patronyme, qu'il a toujours placé avant son prénom) fut très tôt partagé entre son attachement à la culture française et ses convictions de militant nationaliste. Alors qu'il faisait ses débuts dans le journalisme (Alger républicain et Afrique Action) et participait à de nombreuses revues (Soleil, Simoun, Esprit, Mercure de France, Les Lettres nouvelles), Kateb Yacine entama une œuvre poétique et romanesque marquée par l'expérience de la colonisation et de la guerre : il publia son premier recueil de poèmes en 1946, Soliloque, et écrivit la pièce Le Cadavre encerclé en 1954, montée par Jean-Marie Serreau dans la clandestinité à Bruxelles en 1958. Nedjma, publiée en 1956, fut unanimement considérée comme une œuvre majeure. Vivant surtout en France de 1951 à 1970, il retourna ensuite en Algérie où il se consacra à un théâtre politique en arabe dialectal. Il écrivit ainsi, et mit en scène, Mohammed prends ta valise (1971), La Voix des femmes (1972), La Guerre de 2000 ans (1974), Le Roi de l'Ouest (1977), Palestine trahie (1978). En 1986, rassemblant un ensemble de textes inédits de l'auteur, Jacqueline Arnaud publia L'Œuvre en fragments. Après la mort de Kateb Yacine, un recueil de ses entretiens parut sous le titre Le Poète comme un boxeur (1994), puis celui de ses écrits journalistiques, Minuit passé de douze heures (1999), par les soins d'Amazigh Kateb. Les pièces inédites de l'auteur, réunies par Zebeïda Chergui, ont été publiées aux Éditions du Seuil sous le titre Boucherie de l'espérance (1999).