Né dans l'Aude, Claude-Louis Estève, philosophe et critique littéraire, fit des études au lycée Henry IV avant d'être reçu à l'Ecole normale supérieure en 1910, où il fit la connaissance de Martial Guéroult. A Carcassonne, ce "Socrate languedocien", qui fut l'élève d'Alain et de Léon...
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Né dans l'Aude, Claude-Louis Estève, philosophe et critique littéraire, fit des études au lycée Henry IV avant d'être reçu à l'Ecole normale supérieure en 1910, où il fit la connaissance de Martial Guéroult. A Carcassonne, ce "Socrate languedocien", qui fut l'élève d'Alain et de Léon Brunschvicg, accompagna, de 1920 à 1932, le poète Joe Bousquet, dans ses lectures et ses recherches intellectuelles. Devenu professeur de philosophie au lycée de Montpellier, il venait d'être nommé au lycée Saint-Louis à Paris, en novembre 1933, quand il mourut brutalement. Martial Guéroult et Ferdinand Alquié réunirent et éditèrent après sa mort ses Etudes philosophiques sur l'expression littéraire (1938). Claude-Louis Estève laissait derrière lui de nombreux cours et essais de philosophie très approfondis, des articles critiques (pour La Nouvelle Revue française, la Nouvelle Revue du Midi, la Revue philosophique, la Revue de métaphysique et de morale, Chantiers, Les Cahiers du Sud, etc.), ainsi que des poèmes, grâce auxquels on peut retracer son évolution spirituelle. Ses élèves gardèrent le souvenir d'un remarquable professeur qui enseignait la philosophie avec un plaisir communicatif, mais aussi d'un esprit libre, passionné par les figures de Hölderlin et de Novalis. Il s'est également intéressé de très près aux œuvres de Proust, Mallarmé, Valéry, Gide, Aragon et des Surréalistes.