Abdellatif Laâbi est l'une des figures d'écrivains les plus marquantes du Maroc. En 1966, il crée la revue Souffles qui se poursuivra sur vingt-deux numéros (dont huit en arabe). Véritable laboratoire, elle jouera un rôle considérable dans le renouvellement de la culture au Maghreb. Interdite en...
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Abdellatif Laâbi est l'une des figures d'écrivains les plus marquantes du Maroc. En 1966, il crée la revue Souffles qui se poursuivra sur vingt-deux numéros (dont huit en arabe). Véritable laboratoire, elle jouera un rôle considérable dans le renouvellement de la culture au Maghreb. Interdite en 1972, la revue lui vaudra huit ans d'emprisonnement. À partir de 1985, il s'exile en France. Son œuvre poétique s'amplifie alors et se diversifie. Il en sera récompensé par le Prix Goncourt de la poésie en 2009 (Œuvre poétique II ). D'un livre à l'autre, Abdellatif Laâbi aborde tous les genres littéraires : le roman (L'Œil et la nuit, 1969 ; Le Chemin des ordalies, 1980 ; Les Rides du lion, 1989 ; Le Fond de la jarre, 2002, Le Livre imprévu, 2010), le théâtre (Le Baptême chacaliste, 1987 ; Exercices de tolérance, 1993 ; Le Juge de l'ombre, 1994), l'essai (La Parole confisquée, 1982 ; Maroc, quel projet démocratique ? 2012 ; Un autre Maroc, 2013) et la littérature jeunesse (Saïda et les voleurs de soleil, 1986 ; L'Orange bleue, 1995). Il joue aussi un rôle capital de « passeur de mots » par son œuvre de traducteur de poètes arabes (Mahmoud Darwich, Abdelwahab al-Bayati, Samih al-Qassim, Mohamed al-Maghout, Ghassan Kanafani...), par les anthologies et les récitals qu'il compose et par les manifestations auxquelles il participe.